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Libération
Interview

«L'Opep n'est pas un cartel !»

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publié le 25 janvier 2003 à 21h59

Davos envoyé spécial

Parmi les sujets qui occupent les esprits à Davos, les perspectives de guerre en Irak étouffent les petites flammes d'optimisme, de nombreux participants estimant plus que probable une forte flambée du prix du pétrole. Entretien avec Alvaro Silva-Calderon, secrétaire général de l'Opep.

Comment vivez-vous cette période d'incertitude ?

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole est elle aussi prise dans ce mouvement d'incertitude. A entendre les experts les plus pessimistes, nous serions au début d'une récession économique sans précédent à cause d'un nouveau choc pétrolier, plus violent que les précédents. Du coup, certains n'hésitent pas à employer les grands mots, nous qualifiant de cartel, plutôt que d'organisation dont l'objectif est justement de promouvoir la stabilité des prix. La différence est de taille, car le qualificatif cartel véhicule à lui seul une image mafieuse. Notre unique but serait de profiter de la situation pour nous en mettre plein les poches... L'Opep est une organisation qui fait le maximum pour éviter une hausse des prix du pétrole qui mettrait tout le monde en danger. Ceci étant, nous devons bien admettre que notre marge de manoeuvre se réduit à mesure qu'augmente le risque d'une guerre contre l'Irak.

Est-ce une façon de dire que les prix du pétrole vont forcément augmenter, que vous n'êtes pas en mesure de les contenir ?

Je veux simplement dire que l'Opep a augmenté ses volumes de production de pétrole à plusieurs reprises, just