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Libération

Lula, porte-parole de Porto Alegre

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Le président brésilien va porter en Suisse les thèses du Forum social mondial.
publié le 25 janvier 2003 à 21h59

Porto Alegre envoyé spécial

La nasse des caméras s'est refermée, les flashes s'affolent ; l'homme est cerné. «Lula, Lula !», hurle un attroupement formé devant l'hôtel. «Désolé, c'est seulement José Bové», souffle un vigile. Le leader syndicaliste français tente, en vain, de s'incruster dans une réunion très attendue. Celle d'un autre syndicaliste devenu président du Brésil, et des délégués du conseil international du Forum social mondial (FSM). Bové repart en taxi. Alors que Luiz Inacio Lula da Silva évite la presse en surchauffe pour se livrer, en coulisses, à une opération de séduction.

Miroir. Trois semaines après sa prise de pouvoir, Lula revient à Porto Alegre en ayant traversé le miroir. L'opposant de toujours, porté par la foule lors des deux premières éditions du FSM, s'est efforcé de justifier sa participation à Davos. «C'est plus difficile d'aller à Davos, où la grande majorité de l'auditoire n'est pas d'accord avec lui, que de parler à Porto Alegre, où la foule est sur la même ligne que lui», assurait avant la réunion un de ses proches.

«On peut toujours faire des erreurs, mais si je vais à Davos, c'est que j'ai quelque chose à dire, a assuré Lula, selon plusieurs sources. J'y vais pour dire que Davos doit entendre Porto Alegre. Pour dire aussi que la mondialisation est injuste et génère de profondes inégalités.» Le premier président de gauche du Brésil a raconté comment il avait lancé son combat politique via la lutte syndicale et pourquoi une gauche émiettée était