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AOM-Air Liberté: rapport sévère pour Swissair et Seillière

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Le rôle des actionnaires de l'ancêtre d'Air Lib très critiqué.
publié le 27 janvier 2003 à 21h59

Coïncidence. Au moment où le sort de la compagnie Air Lib devrait être fixé, un rapport suisse de 2 800 pages sur la faillite de Swissair, ex-actionnaire d'AOM-Air Liberté, permet de replonger aux origines de l'histoire tumultueuse de la compagnie française et de rappeler, au détour, le rôle funeste qu'y a joué le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière.

Dans les années 90, Swissair décide de devenir la quatrième compagnie mondiale et se lance dans une politique d'acquisition frénétique qui le mena à sa perte. Parmi les emplettes de Swissair, Air Littoral et surtout AOM et Air Liberté, qui seront promptement fusionnés puis menés au dépôt de bilan en 2001.

«Non transparent». Rédigé par le cabinet d'études Ernst & Young à la demande du commissaire chargé de la liquidation de Swissair, Me Karl Wüthrich, le rapport est accablant sur le crash de la compagnie suisse. Dans ses grandes lignes (rendues publiques vendredi), il révèle que la compagnie a «pris le contrôle de ses filiales à l'étranger au prix de nombreuses irrégularités». Pour contourner la loi européenne qui interdit à une entreprise non communautaire de contrôler une compagnie européenne (donc d'en posséder plus de 49,9 %), Swissair s'est appuyé sur «un système complexe» et «non transparent». En France, le complice de ce bricolage n'a été autre que Seillière. C'est en effet Taitbout Antibes SA (qui dépend de Marine Wendel, le groupe du baron du Medef), qui a pris le contrôle à 50,38 % d'AOM-Air Liberté, mais a laiss