Anne avait démarré une formation professionnelle pour devenir sophrologue. Elle a abandonné après quelques semaines, démotivée par le manque de sérieux des cours.
«J'avais décidé de changer de vie. Quitter Paris, partir dans le Sud et trouver un métier plus épanouissant que mon job d'assistante de direction. La sophrologie est une technique que j'avais déjà pratiquée, qui m'attirait depuis longtemps. En gros, il s'agit de faire du bien aux gens. Par la parole, on les amène à se déconnecter de leur corps et à oublier la douleur. C'est notamment utilisé en hôpital, dans les unités de soins palliatifs.
«Pour choisir ma formation, j'ai fait une petite enquête. J'ai appelé des amis psychothérapeutes, qui m'ont recommandé un organisme. Je me suis inscrite en toute confiance. La formation coûtait 1 220 euros pour sept week-ends. Heureusement, je n'ai pas payé tout de suite.
«Dès le premier jour, j'ai déchanté. On nous a fait asseoir sur des chaises de jardin crasseuses, dans un local supersale. Nous étions sept femmes et un homme. La formatrice s'est présentée. Elle bafouillait, répétait plusieurs fois la même chose, avait l'air très mal dans ses pompes. Ça a vraiment dérapé quand on a commencé les séances de travail. On était en train de se relaxer et, tout à coup, une femme a éclaté en sanglots. Elle vivait un "épisode dur" dans sa vie et venait de se souvenir d'un traumatisme d'enfance. Rapidement, je me suis rendu compte que c'était le cas de la majorité des participantes. Certain