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Libération
Reportage

Formations à foison

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Conducteur d'attelage, kinésiologue, cuisiniste.. Face à l'émergence de nouveaux métiers, les formations en tout genre créent leurs niches. Visite dans un stage professionnel de danse orientale.
publié le 27 janvier 2003 à 22h00

Trois heures qu'elles s'agitent et se contorsionnent, les vitres en sont couvertes de buée. Dans une banale salle du centre culturel des Amandiers, à Paris XXe, quinze femmes sont en transe. Epaules rejetées en arrière, bassin en avant, leurs pieds martèlent le sol. Il faut tendre l'oreille pour entendre encore la musique égyptienne qui s'échappe d'un mini magnétophone. Les foulards se frôlent, les grandes jupes rouge, jaune, mauve, volent. Et la prof harcèle. «Bâ, bâ, bâ ! Bâ, bâ, bâââ...» Drôle de cours, où personne ne fait le même mouvement, où les femmes s'observent, se miment, puis se referment dans leur bulle. Ici on n'apprend pas. On apprend à apprendre. Les quinze femmes qui se déhanchent sont les participantes d'une formation professionnelle financée par les Assedic, la mission d'insertion de la ville de Paris, la DDTEFP (Direction départementale du travail et de l'emploi), l'Afdas (Fonds d'assurance formation des activités du spectacle). Intitulé du stage : professeur de danse orientale, option animatrice dans les structures socio-éducatives.

Niche atypique. Une formation professionnelle peu commune, certes (c'est la seule en France), mais parfaitement adaptée à la définition du mécanisme. Il s'agit, pour ces quinze femmes, de se perfectionner dans leur métier, ou de se réinsérer sur le marché du travail. «En ce moment, des cours de danse orientale s'ouvrent un peu partout, explique Saïda Naït-Bouda, présidente de L'Autre danse, l'association qui organise la formati