Menu
Libération

L'expatriation démystifiée

Article réservé aux abonnés
publié le 27 janvier 2003 à 22h00

Le mythe managérial de la «mobilité internationale» des cadres est en train de sérieusement s'émousser. Une enquête de l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), rendue publique vendredi, dresse un bilan détaillé des mouvements des cadres français à l'étranger et de la présence d'étrangers dans les entreprises françaises.

Première réalité, la proportion de cadres travaillant à l'étranger reste faible par rapport aux autres pays européens. Seuls 139 000 vivent à l'étranger, soit 4,6 % de la population concernée. Les employés, eux, trouvent plus facilement à s'expatrier : c'est cette catégorie qui, en six ans, a connu la plus grande progression (+ 25 % contre + 21 % pour les cadres). Tous salariés confondus, seuls 1,9 million de Français sont à l'étranger, soit un peu moins de 3 % de la population.

Quand on parle d'expatriation, on imagine des destinations lointaines et exotiques. Une idée reçue qui ne résiste pas à l'analyse. Un expatrié sur deux réside en Europe. A proximité des frontières françaises, là où les modes de vie et le niveau de vie sont proches. L'Amérique du Nord est la deuxième destination avec 393 000 expatriés, devant l'Afrique, surtout francophone. La géographie des cadres expatriés suit les mêmes tendances : un sur deux travaille en Europe, suivent l'Afrique et l'Amérique du Nord. On pourrait s'attendre à ce que les frontières concentrent les cadres, profitant de la vie dans leur pays d'origine, avec un boulot dans une entreprise étrangère. Mais ces «saut