Bruxelles (UE)
de nos correspondants
Vilnius ou Lisbonne ? L'élargissement va-t-il obliger les Quinze à choisir entre leurs «pauvres» ? De fait, si le budget consacré aux aides régionales n'augmente pas, tout l'argent européen consacré à la réduction des inégalités entre les régions filera à l'Est. Evidemment inacceptable, sauf à vouloir chatouiller l'euroscepticisme des pays de l'Ouest. La France, par exemple, a reçu 15 milliards d'euros sur la période 2000-2006. Alors que la Commission va adopter, demain, son deuxième rapport sur la «cohésion économique et sociale», Michel Barnier, le commissaire chargé du dossier, plaide, dans un entretien à Libération, pour une augmentation conséquente du budget consacré à la seconde politique européenne, après la politique agricole commune.
Avec l'élargissement, les aides régionales (fonds structurels) ne vont-elles pas bénéficier exclusivement aux pays de l'Est, qui accusent un très fort retard de développement ?
Il est clair que le centre de gravité de la pauvreté va se déplacer à l'Est. Mais ce n'est pas parce que l'on fait entrer des régions très pauvres de Hongrie, d'Estonie ou de Pologne dans l'Union que les régions en difficulté du sud de l'Italie, d'Espagne, de Grèce ou des DOM français vont brusquement devenir riches (1). Il s'agit là d'un effet d'optique: les régions pauvres de l'Europe de l'Ouest resteront pauvres, mais elles ne seront plus aidées. Comme les bassins industriels de Lorraine ou du Nord-Pas-de-Calais, les quartiers