Porto Alegre envoyé spécial
Plus de 100 000 personnes, dont 20 763 délégués venus de 156 pays, 1 286 ateliers, 4 094 «journalistes» : le IIIe Forum social mondial (FSM), qui s'est achevé hier après cinq jours de cohue, capitalise ses succès. Esquisse de bilan.
Une internationalisation accentuée
La contagion altermondialiste fonctionne sur le mode du ricochet. Les forums s'additionnent, se régionalisent, et le cercle géographique des convertis s'élargit. Très latin au départ (Brésil, France, Italie), le FSM brasse plus large. Exemple : parmi les 1 800 délégués américains, «une centaine de petites organisations locales reviennent bourrées d'énergie», souffle ainsi Soren Ambrose, animateur de «Fifty Years Is Enough», le réseau qui milite pour l'abolition de la Banque mondiale. Par ailleurs, «on a eu des centaines de syndicalistes allemands, un gros contingent japonais», s'étonne un Français. Car «le forum social n'est pas un événement en soi, mais un processus», rappelle Chico Whitaker, l'un des coorganisateurs. Le FSM se tiendra donc en Inde l'an prochain, avant de revenir, en 2005, à Porto Alegre. Non sans clash. «Une partie des Brésiliens, assise sur un sac d'or, appuyée par des Cubains allumés, voulaient rester ici», raconte un délégué philippin. «Aller en Inde, cela permet de sortir de la confrontation avec les Etats-Unis, de semer des graines de résistance, note la Malienne Aminata Traoré. Un forum bouleverse un climat national, voire régional, on l'a vu avec l'élection de L