São Paulo, correspondance.
Concilier austérité budgétaire et lutte contre la faim et la sous-nutrition : le défi est immense pour Luiz Inacio Lula da Silva, qui a lancé, hier, le programme «Faim zéro». «Si, au terme de mon mandat, répète Lula, le premier président de gauche du Brésil, chaque Brésilien peut faire trois repas par jour, j'aurai accompli la mission de ma vie.» L'excédent budgétaire exigé par le Fonds monétaire international, en échange d'un prêt de 30,4 milliards de dollars, limite à 500 millions d'euros les fonds alloués cette année à Faim zéro. Une somme insuffisante, sachant que 18 à 29 % des 175 millions de Brésiliens vivent avec moins de 1 dollar par jour. Mais Lula veut mener sa croisade contre la faim «en partenariat avec la société civile». Il en appelle à la solidarité de son peuple, patrons en tête. Entreprises agricoles et célébrités se sont déjà manifestées. Des comptes bancaires et des banques alimentaires devraient bientôt commencer à recueillir les dons d'argent et de nourriture.
Entretemps, Faim zéro va parer au plus urgent. Malgré les incertitudes qui pèsent sur son modus operandi, le programme sera inauguré le 3 février à Guaribas et Acauã, communes nordestines parmi les plus pauvres. D'ici à la fin de l'année, il couvrira 959 localités du Nordeste, frappé par la sécheresse, soit 1,5 million de familles. Chacune recevra 50 réaux (13 euros) par mois, à retirer grâce à une carte magnétique pour éviter les détournements de fonds publics. L'aide doit