Comme sur les vieux 45 tours, le tube «musique et Internet» a deux faces. Face A, il y a la ritournelle du piratage en train de tuer la musique, entonnée par toute l'industrie lors du Midem en janvier. Et puis face B, le refrain plus discret de l'incapacité de l'industrie elle-même à proposer une alternative légale sur l'Internet aux sites d'échanges gratuits de chansons. Catalogues parcellaires, services coûteux et limités, majors distribuant elles-mêmes leur musique : acheter de la musique légale sur le Net frise l'acte de foi.
Sur l'Internet, la faiblesse de l'offre légale est ainsi sans appel. Autant Kazaa et sa musique gratuite et illégale offre un catalogue immense, autant les rayonnages des sites payants sont bien vides. Comme si, dans la rue, on trouvait tous les disques vendus sous le manteau, et qu'à 100 mètres, la Fnac ne proposait que quelques labels. «Ouvrir un magasin physique avec 10 CD en rayon, ça ne viendrait pourtant à l'idée de personne», remarque un distributeur. La raison ? La frilosité des maisons de disques à ouvrir leur catalogue aux distributeurs en ligne.
Lambiner. En France, l'affaire est en train de tourner au pugilat. «Les majors ne peuvent pas à la fois se plaindre de la piraterie et refuser l'ouverture de leur catalogue à des plateformes de distribution tout à fait officielles», a déclaré mardi Jean-Noël Rheinardt, le président de Virgin France, propriétaire de VirginMega.fr, version en ligne des Megastores. Le distributeur «s'étonne de l'attitu