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Libération

Les fournisseurs d'accès pointés

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publié le 1er février 2003 à 22h05

L'industrie du disque s'est trouvée ces derniers temps une nouvelle cible : les fournisseurs d'accès à l'Internet (FAI). «Ils se foutent de savoir si ce qui passe dans leurs tuyaux est licite ou illicite», dit Hervé Rony, du syndicat de l'édition phonographique. Depuis plusieurs semaines, l'industrie réclame le «filtrage national» des systèmes d'échange comme Kazaa, en appelant au gouvernement pour forcer les FAI à agir. En septembre, Tiscali et Wanadoo étaient mis sur la sellette : le premier pour un accord publicitaire avec Kazaa (aujourd'hui caduc) et le second pour assurer la promotion de son service à haut débit en vantant la musique en ligne, largement gratuite aujourd'hui. Des reproches peu appréciés par les FAI : «On ne peut pas nous incriminer pour ce que font les utilisateurs», dit Bernard Tani, de Wanadoo.

«C'est du ressort de la police et de la justice», complète Marie-Christine Levet, PDG de Club-Internet. Ils assurent aussi que le filtrage est «techniquement impossible». Et rappellent qu'ils sont «dans le même bateau que l'industrie du disque», selon Marie-Christine Levet : en signant des partenariats avec des systèmes de distribution de musique payante, les FAI touchent en effet un pourcentage sur les ventes. Club-Internet et Noos se sont ainsi associés à E-Compil (Universal), Wanadoo avec OD2, et Tiscali avec les deux. De plus, l'accès à des services comme Kazaa leur coûte cher : les internautes qui passent leur temps à s'échanger de la musique, voire des film