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Libération
Interview

«Remettre le capitalisme sur ses rails»

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publié le 3 février 2003 à 22h06

Création d'une nouvelle autorité boursière et d'un «Haut Conseil du Commissariat aux comptes», révisions des règles du démarchage bancaire et financier... Un projet de loi sur la sécurité financière sera soumis mercredi au Conseil des ministres. La France rejoint ainsi plusieurs pays qui ont décidé de renforcer leur législation dans ce domaine. L'objectif : mettre un terme aux scandales comptables du type Enron et, plus largement, tenter de rétablir la confiance dans les marchés financiers. La principale mesure prévue par le gouvernement concerne la création de l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui doit remplacer la Commission des opérations de Bourse (COB) et le Conseil des marchés financiers (CMF). Le texte du projet de loi a été avalisé jeudi par le Conseil d'Etat.

Coauteurs d'un livre sur le gouvernement d'entreprise (1), Olivier Pastré et Michel Vigier jugent cette réforme insuffisante. Le premier est professeur d'économie à l'université Paris-VIII. Il a dirigé plusieurs banques d'affaires, en France et à l'étranger, et préside actuellement la banque tunisienne IM Bank. Michel Vigier est gérant de portefeuilles «éthiques».

En quoi le système capitaliste vous semble-t-il en train de dériver ?

Il a véritablement disjoncté dans l'euphorie des années 90. Certains patrons se sont crus tout permis. Les règles comptables ont été détournées pour tromper les épargnants. Tout cela avec la complicité de certains cabinets d'audit, de banques d'affaires et de gérants de capitaux