Aniane (Hérault) envoyée spéciale
Gérard Depardieu a trouvé son bonheur. Tombé amoureux l'été dernier du terroir d'Aniane, près de Montpellier, il vient de se voir attribuer quelques hectares de vigne. Mais les jeunes viticulteurs de la région ne partagent pas son engouement. Pour eux, l'arrivée de l'acteur se traduit par une flambée des prix. Certains hurlent à la spéculation et s'estiment lésés.
L'objet de la discorde : 2,2 petits hectares, exposés plein sud, sur des terrains argilo-calcaires, plantés en coteaux de syrah et de carignan (Libération du 28 septembre 2002). Les membres du comité départemental technique de la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural) les ont attribués mercredi à l'acteur qui les convoitait. Pour freiner la spéculation, ils ont même ramené le prix de vente de 53 357 euros à 39 419 euros l'hectare. Mais même à ce tarif-là, Depardieu n'a vait pas de concurrent. A quelques kilomètres de là, à Puéchabon, Philippe Coston, 28 ans, fils et petit-fils de viticulteurs, candidat à l'installation depuis 1999, est, lui, toujours un exploitant sans vigne. «A Aniane, on ne pourra plus acheter ce qui fait du bon vin», déplore-t-il.
Conquis. La spéculation autour du domaine commence au milieu de l'été, quand le quotidien régional le Midi libre dévoile l'intérêt de Depardieu pour ce terroir. Amateur de vins, vigneron associé au négociant bordelais Bernard Magrez, l'acteur, en tournée à Montpellier, s'était fait conter l'histoire de ce village q