C'est une fusion allemande qui donne des idées en France, même si elle concerne deux groupes privés. Ruhrgas, l'un des premiers groupes gaziers d'outre-Rhin, vient de se faire racheter par EON, le premier électricien allemand. Annoncée vendredi, cette opération peut avoir lieu grâce au retrait d'une plainte de concurrents d'EON, après des mois de négociations avec les autorités de la concurrence et le pouvoir politique. EON devient donc le premier groupe énergétique mondial, devant EDF.
Opposition. Or, en France, quelques voix minoritaires plaident depuis des mois pour un mariage entre EDF et GDF, des entreprises déjà très proches puisqu'elles possèdent une filiale commune EDF-GDF Services. La CGT, mais aussi Henri Guaino, ancien commissaire au Plan proche de la majorité et candidat déclaré à la tête d'une telle entité (Libération du 17 janvier), essayaient de convaincre les pouvoirs publics du bien-fondé d'une telle solution. Jusqu'à présent en pure perte, devant l'opposition déclarée des deux patrons des entreprises (François Roussely pour EDF et Pierre Gadonneix pour GDF) et la conviction que les autorités de la concurrence à Bruxelles n'autoriseraient cette fusion qu'en échange d'un démantèlement des deux entreprises, déjà ultradominantes sur leurs marchés en France.
Mais le gouvernement pourrait évoluer. Ainsi, la fondation Con corde, un cercle de réflexion proche de Jérôme Monod, le conseiller de Jacques Chirac à l'Elysée, vient de publier sur son site Internet une note