Le 16 décembre, le Crédit agricole annonçait qu'il s'apprêtait à racheter le Crédit Lyonnais. Selon les documents distribués par les deux établissements, la double offre publique (d'achat et d'échange) devait s'ouvrir le 13 janvier. Trois semaines après, rien n'a commencé. Pas par la faute des deux banques. Tout le monde attend que le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (CECEI), l'autorité de surveillance du secteur bancaire, veuille bien donner son autorisation. Et ce dernier prend son temps. Une situation qui énerve d'abord les dirigeants, qui craignent de voir revenir BNP Paribas dans le jeu (lire ci-contre). Mais les salariés s'impatientent aussi. «On attend que le CECEI donne son autorisation pour avoir des précisions en comité d'entreprise sur l'opération, et notamment sur le nombre de suppressions d'emplois», explique Sylvain Robin, administrateur salarié CFDT.
Le président du CECEI n'est autre que Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France, accusé dans le procès sur les comptes du Crédit Lyonnais (lire page 18), ce qui ne simplifie pas la donne . Mais la principale raison de ce retard tient à l'extrême prudence du CECEI. Pour la première fois, il va examiner officiellement si une fusion respecte les règles de la concurrence. Lors de la réforme du droit de la concurrence, en 2001, dans la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE), les banques ont en effet obtenu d'être un des rares secteurs de l'économie à ne