New Delhi de notre correspondant
Les conclusions de contrats aéronautiques donnent souvent lieu à des batailles épiques, riches en intrigues géopolitiques et en rebondissements économiques et financiers. C'est un épisode de ce genre qui oppose depuis près d'un an Airbus et Boeing en Inde. Tout a commencé le 27 mars 2002, lorsque le consortium aéronautique européen remporte l'appel d'offre lancé par Indian Airlines, la compagnie domestique (vols intérieurs) indienne publique, pour l'acquisition de 43 appareils. Une victoire pour le constructeur européen. Bien que la flotte d'Indian Airlines soit exclusivement composée d'Airbus (50 appareils), la compagnie n'avait pas acheté d'avions neufs depuis 1989. Problème : dans le système indien, la décision d'Indian Airlines doit être validée par le gouvernement fédéral. A priori, il s'agit d'une formalité, le ministère de l'aviation civile s'en remettant généralement au choix avancé par l'acheteur. Et pourtant, New Delhi n'a toujours pas donné son feu vert.
Offre à la baisse. Pourquoi cette lenteur ? «En raison des pressions de Boeing qui n'accepte pas d'avoir perdu le contrat», disent les Français. Une dénonciation confirmée jeudi par Philippe Camus, le coprésident d'EADS (propriétaire d'Airbus à 80 %, ndlr), en visite en Inde auprès de Jean-Pierre Raffarin. «Il est évident que le gouvernement américain exerce une pression politique très forte», avait déclaré deux jours plus tôt le porte-parole régional d'Airbus, David Velupillai. Selo