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Le métier à vie, c'est bien fini

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Une étude montre qu'en vingt ans, la mobilité professionnelle est devenue la règle.
publié le 8 février 2003 à 22h10

Selon une étude du commissariat au Plan publiée vendredi (1), en vingt ans, les Français ont dû de plus en plus changer de métier ou d'activité. Mais loin d'y voir un signe positif de fluidité du monde du travail, profitable à tous, l'étude révèle que ces changements sont plus le fait de la montée de la précarité et de l'instabilité dans l'emploi, que d'un vrai choix de vie.

Le modèle du métier unique a sombré dès la fin des années 70. Avant 1985, environ 12 % des actifs quittaient ou retrouvaient un emploi d'un an sur l'autre. Après 1990, ce taux dépasse les 16 %. Cependant «l'accroissement de la mobilité s'explique par des passages plus nombreux de l'emploi au chômage et du chômage à l'emploi.» Et les moins qualifiés, donc les plus fragiles, sont les plus touchés par ces allers-retours. En 2000, le taux de mobilité annuel des employés et ouvriers non qualifiés est de 24 %, soit près du double de celui des cadres et professions intermédiaires (12 %) ou des ouvriers et employés qualifiés (15 %). L'étude note aussi qu'entre deux tiers et trois-quarts des employés ou des ouvriers non qualifiés sont recrutés avec des statuts précaires, contre un tiers et un cinquième pour les professions intermédiaires ou les cadres.

Frustration. Les jeunes, en phase d'insertion, c'est-à-dire dans leurs dix premières années professionnelles, bougent sous la contrainte. «L'emploi des jeunes surréagit à la conjoncture», notent les experts. Ainsi, il valait mieux sortir du système éducatif en 1998,