«Les secteurs traditionnels de notre économie ne sont pas en déclin, mais en mutation.» C'est le credo de la ministre de l'Industrie, Nicole Fontaine, commentant la vague de plans sociaux qui touche depuis le début de l'année les secteurs traditionnels français, comme la métallurgie, la chimie ou le textile. Mais cette «mutation» est désastreuse en terme d'emploi. Entre 1976 et 2002, le nombre de salariés travaillant dans l'industrie est passé de 5,6 millions à 3,9 millions, selon l'Unedic. La majorité des salariés qui quittent le secteur a du mal à se reconvertir, à trouver une place dans les services. Par manque de formation et d'anticipation.
Petites ou grandes entreprises, tout le monde est touché. Aujourd'hui, ce sont de grands groupes, comme Metaleurop, Daewoo ou Arcelor. Mais des restructurations plus discrètes sont aussi en cours dans le textile, dans les Vosges, dans la téléphonie ou l'armement. Revient alors le spectre d'une France sans usines, sans industries, totalement tertiarisée. Certains syndicalistes ou économistes cherchent à nuancer le propos. «On assiste peut-être à la fin des usines classiques, cathédrales, explique Jean-Pierre Aubert, délégué interministériel aux restructurations dans la défense. L'usine taylorienne vit un déclin certain, mais des emplois d'autre nature sont créés dans des industries plus mobiles, créant plus de valeur ajoutée.» Explication du phénomène.
Nouvelle division du travail
Depuis une dizaine d'années, pour répondre à la demande m