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Libération
Critique

La filière pro file le bourdon

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publié le 10 février 2003 à 22h11

Delle, cité scolaire Jules-Ferry, lycée professionnel du Territoire de Belfort. Sur la pelouse, des jeunes oscillent entre joie et déception, choix et non-choix. Pour certains élèves, la honte d'être dans une filière différente. Pourtant, «le lycée pro, c'est pas pour les beubeus, faut enlever ces étiquettes», s'énerve Nora, 20 ans, qui est passée par le CAP, le BEP et vient d'obtenir son bac secrétariat. Durant plusieurs mois, le réalisateur Cyril Mennegun a suivi la vie de ce lycée professionnel où évoluent 400 élèves. Libération en avait parlé au moment du tournage (cahier Emploi du 1er juin 2002), voilà le résultat en images diffusé demain sur France 5 (1). Le cinéaste, qui lui aussi est passé par la filière pro, s'est, pour son premier documentaire, Quel travail, interrogé sur la place laissée aujourd'hui à ces jeunes de lycées professionnels qui, trop souvent, se sentent à l'écart.

Pour parents et élèves, la filière pro est la voie de garage, celle où l'on ne veut surtout pas tomber ou voir atterrir son enfant. Pourtant, cette orientation est une porte ouverte sur travail et offres d'emploi.

Le réalisateur a choisi de zoomer sur des jeunes contents de leur choix, comme Matthieu, 20 ans. «D'avoir été en bac pro, ça m'a permis d'entrer dans le monde du travail. Je vois ce qu'il en coûte à la personne, et surtout je me suis rendu compte de la spirale dans lequel on entre. On gagne un salaire qui nous permet de consommer, et ainsi jusqu'à la retraite.» Aujourd'hui, bac pro e