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Libération

Léon, le frenchie killer

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publié le 10 février 2003 à 22h11

Marc, 31 ans, responsable de projet informatique aux bureaux parisiens d'un leader mondial de biotechnologie, a été victime d'un quiproquo américain.

«Je suis arrivé en mai dernier aux Etats-Unis avec mon projet informatique. Un nouveau système que j'ai mis au point et que je devais installer au siège social de mon entreprise de biotechnologie à Denver, dans le Colorado. Ma mission consistait également à former les salariés à ce nouveau système. Venant de Singapour puis d'Australie, où tout s'était super-bien passé, humainement et professionnellement, je débarquais dans le Colorado confiant. Mais, quand je suis arrivé sur place, personne n'était au courant de ma venue. Je n'ai rien compris. Mêmes les directeurs locaux ne connaissaient ni ma fonction ni la raison de ma présence. Le site était en pleine fusion, en plein chamboulement, la communication impossible. Tous les projets étaient arrêtés. Donc, pour les Américains je ne pouvais être là pour présenter un nouveau projet. Arrivant en plein lay off (licenciement), j'étais forcément un killer. Ils pensaient tous que j'étais là pour les évaluer et pour les virer ensuite.

«A mon arrivée, on m'a installé seul dans un bureau open space, sans aucun voisin à qui parler. Je suis parti en pèlerinage dans les bureaux pour aller voir moi-même les salariés dont le profil pouvait correspondre à la

formation. Flop total. Derrière mon discours, tous pensaient que s'ils répondaient qu'ils avaient du temps pour être formés, ça voulait dire qu