L'augmentation du prix du timbre est une patate chaude. Le gouvernement et le président de La Poste se la sont renvoyée, hier, dans un numéro parfaitement rodé, en plein conseil d'administration de l'opérateur. Si le timbre va augmenter de 4 centimes (passant de 46 centimes d'euros à 0,50 euro) le 1er juin prochain, ce n'est pas de gaieté de coeur, laisse-t-on entendre à Bercy, mais pour éviter que La Poste ne creuse à nouveau son déficit. Et surtout pas pour rançonner les Français. Qu'on se le dise.
Le psychodrame s'est joué hier matin. Au menu du conseil d'administration, l'examen du budget 2003. Un exercice en cours depuis presque deux mois. La discussion a déjà été repoussée deux fois, dont la dernière il y a moins de quinze jours. Jean-Paul Bailly, le nouveau président de La Poste, nommé par Jean-Pierre Raffarin en septembre dernier, justifie à chaque fois les reports en expliquant qu'il ne peut pas s'engager sur son budget sans savoir si l'augmentation du prix du timbre va recevoir le feu vert du gouvernement. Son prédécesseur, Martin Vial, qui avait le désavantage d'être marqué à gauche, l'avait lui aussi réclamée. Mais Jean-Pierre Raffarin, en juillet, la lui avait refusée. Le dernier acte s'est joué hier.
Déficit. D'entrée, le directeur financier présente devant les administrateurs un exercice en déficit de 315 millions d'euros. Jean-Pierre Bailly, raconte un participant, se tourne alors vers Jeanne Seyvet, la commissaire au gouvernement, et la prend à témoin sur le m