Enlisement, point mort, voire retour vers le passé. Les négociations commerciales au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) patinent. Pour tenter d'accélérer un hypothétique compromis sur des dossiers épineux, une réunion ministérielle «informelle» entre 25 des 145 pays membres se déroule aujourd'hui à Tokyo, et jusqu'à dimanche. Il va falloir rallonger les jours pour tenir un calendrier qui doit culminer avec le sommet de Cancun (Mexique) en septembre. Car les sujets qui fâchent ne manquent pas : politique agricole, accès aux médicaments, libéralisation des services, mesures antidumping, etc. Et ce n'est pas l'atmosphère polaire qui souffle sur les relations transatlantiques sur fond de tambours de guerre en Irak qui risque de calmer les ardeurs... «Au moins, on continue encore à se parler», souffle, déprimé, un fonctionnaire de l'OMC. Comme l'assure David Woods, qui coordonne la lettre World Trade Agenda : «On peut difficilement faire pire que la situation actuelle.»
Empilement de dossiers
Le gendarme du commerce mondial n'avait pas besoin d'une guerre pour faire la police. Parce qu'il doit déjà composer avec un agenda miné et une conjoncture économique mondiale plombée. «On est dans un univers de tension rare, mais d'abord lié au fait que la croissance est anémique», note Jean-Paul Betbèze, économiste au Crédit Lyonnais. L'agriculture ? Personne ou presque, à part le groupe de Cairns (les 16 pays avocats de la fin des subventions agricoles), ne veut entendre