Sauve qui peut. Alors que la liquidation d'Air Lib est quasiment acquise, la direction de la compagnie se lance dans un nouveau combat qui devrait être difficile à justifier auprès de l'opinion : sauver les meubles... et en priorité ceux du patron Jean-Charles Corbet. Car la faillite d'Air Lib, par le jeu des montages financiers mis en place, n'entraînera pas forcément celle de la maison mère Holco, détenue par Corbet, ni de la myriade de filiales du groupe une dizaine, où sont placés les actifs d'Air Lib. «Il n'y a aucune raison pour que, si une fille décède, on tue la maison mère», plaide Yves Léonzi, avocat d'Air Lib.
Corbet a expliqué, jeudi en comité d'entreprise, qu'il espérait à tout prix sauver les 800 emplois des filiales. Ce qui laisse songeurs les syndicats : «Que peuvent faire les filiales sans Air Lib ?» Ainsi, ATL (maintenance) avait pour seul client la compagnie. «Nous allons essayer de trouver des clients à certaines filiales, afin de les faire vivre», affirme la direction. Volontiers ironiques sur cette «préoccupation sociale», les syndicats d'Air Lib suspectent surtout Corbet de vouloir conserver les filiales où des actifs ont été placés pour raisons fiscales, comme Holcolux, au Luxembourg, et surtout Mermoz, aux Pays-Bas. Ce dernier abrite plusieurs avions (une dizaine, affirme la direction), dont certains en pleine propriété.
Patrimoine. Mermoz a aussi été capitalisé à hauteur de 9 millions d'euros, selon la direction, «en prévision des frais de maintenan