Microsoft ne vend pas n'importe quels produits : les systèmes informatiques ont des implications autrement plus vastes que les chaussettes. Outre l'attitude de la firme à l'égard de ses concurrents, les menaces que la firme fait peser sur la protection de la vie privée, la liberté d'expression ou l'indépendance des Etats sont au coeur des critiques qui lui sont adressées. Ainsi du projet Palladium : il s'agit, à l'horizon 2005, de fournir un environnement informatique sécurisé, où virus et pirates seraient neutralisés. Problème : Microsoft évoque des puces numérotées pour identifier les ordinateurs et des logiciels «signés», afin de vérifier si un programme a le droit de s'exécuter sur la machine. Autrement dit, les ordinateurs seraient sous contrôle, via l'Internet. «Les politiques devront examiner de très près les implications de Palladium sur la propriété intellectuelle, la vie privée et d'autres domaines», estime l'économiste Hal Varian (université de Berkeley). Les Etats se penchent d'ailleurs de plus en plus sur les dernières trouvailles de Microsoft. On l'a vu fin janvier avec les modifications imposées par la Commission européenne à Passport, une sorte de carte d'identité électronique destinée à faciliter le commerce électronique : la perspective de mégabases de données contrôlées par Microsoft semblait impensable. Idem avec la sécurité nationale : depuis plusieurs années, un nombre croissant de gouvernements s'inquiétait de l'opacité de Windows, susceptible de cache
Palladium, un projet inquisiteur
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par Florent LATRIVE
publié le 15 février 2003 à 22h17
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