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Libération

Un Goliath inaccessible

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Grâce à ses bénéfices colossaux et à l'emprise que lui assure Windows, Microsoft domine le marché comme jamais.
publié le 15 février 2003 à 22h17

A son tour, la Commission européenne cherche à savoir si Microsoft n'a pas joué les truands pour bloquer la concurrence. Mais aujourd'hui, alors que la firme domine comme jamais, a-t-elle seulement besoin de se comporter en «prédateur» pour étriller toute concurrence ? Car Microsoft bénéficie de deux armes pour s'imposer : sa domination écrasante sur les ordinateurs personnels via Windows et ses bénéfices colossaux l'autorisant à financer à fonds perdus ses développements. En regard de cette puissance, toutes les manoeuvres révélées durant le procès américain (contrats léonins, informations techniques masquées, etc.) semblent presque dérisoires.

Ventes liées. Windows, le système d'exploitation, autrement dit le «chef d'orchestre» de tout ordinateur, est au centre de la domination de Microsoft. Il y a trois ans, lorsque le juge Jackson a prononcé le démantèlement de l'entreprise, elle était accusée de lier illégalement Explorer, son logiciel de navigation pour le Web, à Windows. Et d'avoir ainsi bouté Netscape, leader jusque-là, hors du marché. Un peu comme si un fabricant de moteurs pour voitures obligeait constructeurs et acheteurs à accepter en bonus ses clignotants ou ses autoradios. Mais, en appel, Microsoft a eu gain de cause : s'il lui a été demandé de modifier certaines pratiques anticoncurrentielles, la fourniture d'Explorer avec Windows a été admise. Et la firme ne s'est pas gênée pour étendre cette méthode à une kyrielle d'autres outils : la lecture audio-vidéo avec