Selon Liz Davenport, la papesse américaine de «l'ordre tiré du chaos», un cadre moyen perdrait près de 150 heures par an à chercher des papiers dans le désordre de son bureau. Sur un site Internet, un chercheur de l'Institute for Business Technology de New York chiffre ce temps perdu à six semaines par an. Liz Davenport professe qu'en «s'organisant mieux, on pourrait gagner un mois par an. Imaginons tout ce qu'on peut faire pendant ce temps». Perspective alléchante qui pourrait motiver le plus réfractaire des employés à trier les piles qui s'amoncellent sur son bureau pour avoir du temps libre pour lui. Mais supprimer les papiers doit aussi permettre d'améliorer la productivité des salariés. Si difficile à mesurer dans le secteur des services, où on ne calcule pas l'efficacité au nombre de boulons vissés à l'heure. Mais voilà, l'injonction dans certaines entreprises est de plus en plus directe. Laisser traîner des notes ou une bouteille d'eau sur un coin de bureau peut valoir au salarié incriminé de se faire cataloguer «peu fiable».
L'ordre nouveau. La lubie du zéro papier ou du bureau totalement virtuel (tous les documents nécessaires au travail tiennent dans l'ordinateur, portable si possible) n'est pas nouvelle. Mais certaines entreprises ont franchi une étape supplémentaire en imposant par règlement intérieur des clean desk policies : des «politiques du bureau rangé». Chez UPS, l'un des leaders mondiaux du transport de colis, ou chez General Motors, les salariés sont prié