«Opérateur fainéant», «très influençable syndicalement parlant» ou au contraire «obéissant». Voilà quelques-unes des notations découvertes par la CGT de l'usine Aventis de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), dans un mémo qui dormait au fond d'un ordinateur. L'inspection du travail a été saisie du dossier et vérifie si ces remarques n'ont pas affecté la carrière ou l'avancement de la cinquantaine de salariés cités dans le document.
Interdit. Un fichier trouvé «par hasard», il y a une dizaine de jours, par Pascal Ronceray, élu CGT au comité d'entreprise de l'usine. Il travaille en équipe de nuit à la fabrication d'un des médicaments phares d'Aventis. En cherchant un renseignement sur un ordinateur de son service, il découvre une liste de salariés, travaillant ou ayant travaillé de nuit, agrémentée de commentaires désobligeants sur leur état de santé, leur assiduité ou leur caractère. Une pratique totalement interdite par le code du travail ou la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Le fichier a été créé en 1999, jamais annoté depuis. Dans la foulée, la CGT saisit l'inspection du travail. Direction et salariés attendent les résultats de l'enquête.
La direction, elle, parle de pratique individuelle. Il s'agirait d'une «note rédigée par un responsable de l'atelier qui s'en allait, et aurait voulu transmettre à son successeur certaines informations». Un avis que veut bien partager la CGT. «On n'est pas paranoïaque, on se refuse à penser que c'est une pratique instituti