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Le Medef dénonce les petits arrangements des patrons avant liquidation

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Le patronat alerte le gouvernement sur le déficit de l'Assurance de garantie des salaires, qui s'élève à 371 millions d'euros.
publié le 19 février 2003 à 22h23

Le Medef sonne l'alarme ! L'assurance de garantie des salaires (AGS), qui paye les salaires et les indemnités de licenciements en lieu et place des entreprises lorsqu'elles sont placées en liquidation, comme Moulinex ou Metaleurop, est au bord de l'asphyxie, et accuse un déficit de 371 millions d'euros. Cette assurance obligatoire des entreprises, adossée à l'Unedic, est gérée par la centrale patronale, qui trouve que le coût des «sinistres», en fait les indemnités versées aux salariés en cas de licenciement, a tendance à augmenter. Et la multiplication des défaillances d'entreprise n'explique pas tout. A écouter, hier, Jacques Creyssel, directeur délégué du Medef, des petits malins utilisent le système : «On sait très bien que, dans un certain nombre de cas, lorsque l'entreprise est en difficulté, elle a tendance à utiliser l'AGS en remontant le niveau des accords» sur les primes de licenciements.

En clair des patrons, voyous d'un nouveau genre, concluraient des accords à la veille du dépôt de bilan, permettant aux salariés de toucher des indemnités de licenciement trop généreuses. En fait, les salariés, peu confiants dans les mesures de reclassement, demandent de plus en plus souvent une «surprime» de licenciement, comme chez Moulinex, Cellatex ou Daewoo.

«Nous ne pouvons admettre que certains mutualisent ainsi les coûts des restructurations», s'est insurgé hier Ernest-Antoine Seillière, le président du Medef. Car pour l'organisation, le poids de l'AGS est devenu trop lourd