Auzat (Ariège) envoyé spécial
C'était le 31 janvier, «sous la neige», précise-t-il. Le député socialiste et président du conseil général de l'Ariège, Augustin Bonrepaux, se précipite en voiture à la rencontre des syndicats de l'usine d'aluminium d'Auzat (Ariège) dont Pechiney vient d'annoncer la fermeture pour l'été prochain. Sept jours plus tard, il présente un plan de sauvetage et de relance à 15 millions d'euros. «J'ai fait vite, dit-il aujourd'hui. Il y avait le feu.» Les électrométallurgistes de la CGT auraient peut-être préféré moins d'empressement : «Il est gentil, Augustin, mais il n'a même pas pris le temps d'écouter ce que disent nos experts du cabinet Secafi, grogne un de leurs délégués. C'est 300 millions qu'il nous faudrait pour relancer la machine.» La direction de Pechiney enfonce le coin : «Compte tenu de la vétusté des installations, de la baisse du cours du métal et de la hausse de celui de l'énergie», un investissement de 15 millions serait «dépourvu de justification économique»...
Guirlandes. L'énorme masse grise de l'usine émerge à peine d'entre les montagnes à la sortie d'Auzat. Après les fours de Pechiney, il y a dix kilomètres de route et six encore de sentier pour arriver à la frontière espagnole par le port de l'Artigue à 2 484 mètres d'altitude. «Il n'y a pas de train ici. Pas de canal, pas d'autoroute. C'est le bout du monde», sourit un cantonnier de la mairie. Les poids lourds ont du mal à croiser les voitures sur le pont qui fait chicane sur le Vi