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Libération

L'impact du plan social à l'étude

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Enquête psychologique en cours à LU-Danone.
publié le 20 février 2003 à 22h25

Les conséquences psychologiques d'un plan social sont peut-être sur la voie de la reconnaissance. Jusqu'alors passées sous silence, elles font l'objet d'une enquête à l'usine LU-Danone d'Evry qui doit fermer en mars. Un travail peu habituel, suivi de près par tous ceux qui, aujourd'hui, sont touchés par les licenciements. Depuis le 6 février, le cabinet Emergences mène auprès de 40 salariés de LU-Danone une expertise sur l'impact psychologique et physiologique de la fermeture de leur usine.

Cette expertise, conduite par un sociologue et un ergonome, a été demandée par les représentants du personnel, via le comité hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) en octobre 2002. «Nous avons voulu faire mesurer par des experts les dégâts sur la santé des salariés et alerter ainsi l'opinion publique sur les conséquences humaines de la fermeture d'un site industriel comme le nôtre», explique Philippe Remack, secrétaire du CHSCT. Un plan social peut entraîner de fortes déstabilisations : divorces, dépressions, alcoolisme, etc. Autant de conduites qui relèvent du tabou. Mais, prudent, Philippe Remack ne veut pas faire du licenciement une affaire personnelle dont le salarié serait seul responsable. «Nous ne souhaitons pas une médicalisation du plan social qui viserait à pathologiser les salariés, dit-il. Ils ne sont pas malades. Ils expriment une souffrance sociale, liée à la perte de leur emploi ou à leur changement de situation.»

Ce travail d'enquête devrait servir de référence au