Oublier la vache folle, oublier les embrouil les avec la grande distribution, la crise du porc... Place à la Normandie, ses vaches dodues qui produisent du bon lait, aux champs de fleurs du Var, aux produits du terroir. Le Salon de l'agriculture qui ouvre ses portes à Paris ce samedi est devenu la vitrine de l'agriculture française telle qu'elle voudrait qu'on la considère désormais. Respectueuse de l'environnement, saine. Et collant au fantasme de la campagne partagé par la plupart des citadins. Avec quand même un grand absent : la grande distribution qui boude le salon cette année en raison de la fâcherie de l'automne sur les contraintes imposées à leurs fournisseurs agricoles.
«Plaisirs». «Le Salon est aussi le salon des plaisirs, aime dire un porte-parole de la FNSEA, le syndicat majoritaire chez les agriculteurs. C'est le royaume de la bonne nourriture et des animaux pour les enfants.» Un tournant pris franchement il y a quelques années. Jusque-là, le Salon international de l'agriculture (SIA) était un rendez-vous professionnel, axé sur une agriculture exportatrice, productiviste, grâce au soutien de la politique agricole commune. Aujourd'hui, l'heure est au bio, à l'agriculture raisonnée et au rôle du paysan dans la préservation de la campagne. La FNSEA s'est même ralliée à ces thèmes, plus porteurs auprès des consommateurs, lors de ses derniers congrès. Pillant la Confédération paysanne, l'autre syndicat agricole. «Mais, contrairement à nous, ce n'est qu'un discours»,