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Libération

Le plan Bush provoque les cris Nobel

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Aux Etats-Unis, des économistes de renom s'opposent sur les baisses d'impôts.
publié le 22 février 2003 à 22h33

Une guéguerre fait rage aux Etats-Unis. Pomme de discorde : le très controversé plan Bush, de «relance» de l'économie américaine. D'un coût de 674 milliards de dollars (environ 730 milliards d'euros) sur dix ans, ce chantier présenté le 8 janvier s'appuie sur des baisses de taxes et la suppression de l'impôt sur les dividendes versés par les entreprises aux actionnaires. Le débat, qui fait rage entre démocrates et républicains, a gagné une sphère plus policée, celle des économistes. Un think tank (club de réflexion) réformiste, l'Economic Policy Institute (1), a ainsi réussi la gageure de mobiliser dix prix Nobel d'économie ­ dont Joseph Stiglitz ­ et 450 économistes pour partir en guerre contre le plan Bush. Du jamais vu. «On a monté cela en une semaine début février, raconte Lawrence Mishel, son directeur. Je n'aurais jamais pensé qu'autant de Nobel se mobilisent derrière notre appel, un record.»

Dans une déclaration commune, ils fustigent un plan qui n'entraînera ni croissance, ni les emplois promis et creusera le déficit budgétaire. La nouvelle potion fiscale de Bush, résume ainsi Franco Modigliani, lauréat du Nobel en 1985, n'enrichira «que les riches car seuls les riches touchent des dividendes». Et n'aura qu'un effet modéré sur la consommation. Histoire de bien se faire entendre, les détracteurs de Bush se sont offerts, le 11 février, une pleine page de publicité dans le New York Times.

«Léthargie persistante.» Une tuile pour l'administration américaine. La réponse des