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Libération

Lula satisfait les marchés.

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Le Brésil augmente ses taux.
publié le 22 février 2003 à 22h34

São Paulo

de notre correspondante

L'espoir a-t-il vaincu la peur, comme l'affirmait le slogan de Luiz Inacio Lula da Silva, le président du Brésil et chef du parti des Travailleurs (PT), lors de sa victoire ? La gauche du parti craint que ce soit l'inverse. Ainsi, le ministre des Finances, l'ex-trotskiste Antonio Palocci, a décidé le 11 février, avec l'aval de Lula, d'élever de 3,75 % à 4,25 % du PIB l'excédent budgétaire imposé par le Fonds monétaire international en échange d'un prêt de 30,4 milliards de dollars. L'effort fiscal impose des coupes drastiques notamment dans le social : le ministère des Villes, chargé de l'urbanisation des favelas, a vu son budget réduit de 85 %.

Dans la foulée, la banque centrale a augmenté mercredi son taux directeur, pour la deuxième fois depuis l'entrée en fonction de Lula, le 1er janvier. Alors qu'il avait promis de le baisser pendant sa campagne. Prise sous la pression des marchés, la mesure a été justifiée par la lutte contre l'inflation. Pour les milieux financiers, c'était aussi un test. Il s'agissait de voir si Lula restait fidèle à son engagement de maintenir une politique orthodoxe malgré les pressions des «radicaux» de son parti, qui l'accusent d'«approfondir les politiques néolibérales de son prédécesseur». L'aile gauche du PT et les syndicats ne sont pas seuls à critiquer cette nouvelle hausse du taux directeur, qui a gagné 8,5 % depuis octobre. Selon certains économistes, la mesure, qui renchérit le crédit, est un «suicide». Elle