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Libération

Petites affaires de coiffeurs

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Des dizaines de mises en examen attendues suite à la découverte d'un logiciel facilitant la fraude fiscale.
publié le 22 février 2003 à 22h34

Les coiffeurs de France sont sur la défensive. Révélée mardi par le Parisien et largement médiatisée depuis, une information judiciaire concernant plusieurs dizaines de salons soupçonnés d'avoir fraudé le fisc à l'aide d'un logiciel fait jaser dans les salons. «C'est une bombe sur toute la profession», dit un coiffeur. La Fédération nationale de la coiffure, qui représente les 53 000 salons, «s'insurge». «Je veux bien qu'il y ait des brebis galeuses, mais pas d'amalgame», dit son président, Pierre Martin. Le groupe Régis, propriétaire des franchises Saint-Algue et Jean-Louis David dont certains franchisés sont sur la sellette, s'est fendu d'un communiqué pour rappeler qu'il est le «premier lésé lorsque le franchisé ne déclare pas l'intégralité de son chiffre d'affaires». Car les revenus du groupe dépendent d'une redevance indexée sur celui-ci.

Quelques clics. L'affaire débute à Nantes en 1999. Un franchisé Saint-Algue se fait pincer pour fraude fiscale. Banal ? Pas tant que ça : les enquêteurs découvrent un logiciel de gestion de caisse trafiqué, capable de faire disparaître en quelques clics une partie des recettes. Dans la foulée, une information judiciaire est ouverte. Le logiciel en question est conçu par la société Média Logs, en Vendée, et équipe plus de 3 500 salons en France. Après plusieurs centaines d'auditions, des dizaines de mises en examen doivent être prononcées dans «les semaines à venir», selon un magistrat. Des propriétaires de salon d'abord. Mais le cas de