Des petites tapes sur les vaches, mais une grande claque à Bruxelles. Inaugurant samedi le Salon de l'agriculture à Paris, Jacques Chirac s'en est pris à Franz Fischler, le commissaire européen à l'Agriculture, à qui il reproche de vouloir coûte que coûte réformer la politique agricole commune (PAC) avant 2006. «Je n'ai pas compris pourquoi, à nouveau, avec un entêtement digne des meilleures causes, le commissaire Fischler avait cru devoir, ignorant superbement la décision du Conseil européen, faire de nouvelles propositions», a déclaré le chef de l'Etat de passage au stand de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles). Il ne risquait pas d'être contredit : le principal syndicat agricole avait promis voici un mois une «mobilisation générale» contre le projet de Bruxelles.

Découplage. On peut comprendre l'agacement de Jac ques Chirac : fin octobre, il obtenait au sommet européen de Bruxelles qu'on ne touche pas au budget de la PAC jusqu'en 2006. Loin de renoncer, Franz Fischler revenait le 22 janvier avec une nouvelle mouture. «L'élément clé de la réforme reste le découplage», affirmait-il. Le découplage ? C'est justement la principale pomme de discorde entre la Commission et Paris. Bruxelles veut, le plus vite possible, rompre le lien entre les primes versées aux agriculteurs et le niveau de leur production. Le but : faire en sorte que les aides communautaires n'incitent plus à la surproduction, mais favorisent «une agriculture soucieuse de l'enviro