Les maîtres du monde vont-ils sauver la planète de la récession ? Réunis samedi, à Bercy, les ministres de l'Economie et des Finances du G8, les sept pays les plus puissants de la planète plus la Russie, se sont séparés sur ce qui a l'apparence d'un engagement : «Nous reconnaissons la nécessité d'un taux de croissance plus élevé, disent-ils dans le communiqué final, et nous sommes déterminés à prendre des mesures en ce sens.» On pourrait ajouter, hélas : chacun dans son coin. Ainsi, toujours selon le communiqué, chacune des grandes économies Etats-Unis, Europe, Japon apportera comme contribution concrète à la croissance en train de s'affaiblir... ce qu'elle a déjà promis : c'est-à-dire essentiellement de la dépense budgétaire massive aux Etats-Unis, des réformes structurelles en Europe et la réforme du système bancaire pour le Japon.
Déficits jumeaux. Car, malgré les déclarations de Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France vantant un G7 «particulièrement stimulant, convivial et créatif», ou de Francis Mer, hôte du G7-G8 soulignant la «bonne ambiance», les divergences entre Européens et Américains n'ont pas été aplanies. John Snow, le tout nouveau secrétaire d'Etat au Trésor américain, était venu plaider les vertus de la relance par le budget, telle qu'engagée par George W. Bush, soit plus de 674 milliards de dollars de dépenses supplémentaires en dix ans. Snow a même fait une petite leçon d'économie à ses confrères : «Ce n'est pas la même chose de faire du d