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Libération

Ahold: escroquerie à l'européenne

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Le distributeur néerlandais au centre d'un scandale financier.
publié le 26 février 2003 à 22h39

Voilà une collection d'acrobaties comptables qui risquent de faire très mal à Ahold, ce géant néerlandais peu connu sous nos cieux et néanmoins numéro trois mondial de la distribution, derrière le surpuissant américain WalMart et le français Carrefour. Ces derniers jours, Cees van der Hoeven, patron démissionnaire d'Ahold, a même décidé de prendre les devants avant que les autorités de marché ne finissent par mettre la main sur le scandale qui couvait à la Bourse d'Amsterdam. Au point d'agiter le spectre d'une nouvelle affaire Enron (lire ci-contre). Ce coup de théâtre est d'autant plus paradoxal que Cees van der Hoeven avait été désigné «distributeur de l'année» par ses pairs à New York en janvier 2002.

Pantois. Il faut dire que l'importance du lifting que le distributeur néerlandais a fait subir à US Food Service, une de ses filiales américaines, a de quoi laisser pantois le dernier des escrocs boursiers : ses bénéfices d'exploitation 2002 ont été gonflés de 500 millions de dollars ! Une arnaque a priori sans précédent dans le monde de la distribution. En prime, la direction se serait rendu compte que des manipulations douteuses auraient également compromis Disco, une de ses plus grosses filiales sud-américaines du groupe. Depuis le début des années 90, Ahold a multiplié les acquisitions à un rythme frénétique, notamment aux Etats-Unis et en Espagne. Une fuite en avant qui se solde au bout du compte par une dette de 12 milliards de dollars... l'équivalent de son chiffre d'a