Et voilà un scandale comptable qui tombe au plus mauvais moment pour la Bourse. Avec les incertitudes géopolitiques sur la guerre en Irak, les dernières statistiques économiques très négatives (celui du moral des ménages américains, lire page 21), on se retrouve avec la dérive Ahold au coeur d'un cocktail explosif. Résultat, les Bourses sont déjà à leur plus bas de l'année. La dégringolade les ramène même à leurs niveaux de 1996-1997, avant le début de la bulle financière. C'est le cas de la Bourse de Paris, qui a perdu hier 3,67 %, en terminant à 2 683,4 points. La chute atteint les 12,4 % depuis le 1er janvier. Même constat pour le Dax allemand (-15 % depuis le début de l'année) ou le Footsie anglais (-8 %).
L'affaire Ahold a ainsi rappelé aux investisseurs que les entreprises dans lesquelles ils placent leur argent sont susceptibles de cacher de mauvaises surprises. Une incertitude qui court depuis qu'a éclaté le scandale Enron, suivi par ceux de WorldCom, de QWest, de Tyco...
Et les piqûres de rappel sont nombreuses. Hasard du calendrier, le gouvernement a annoncé hier que quatre dirigeants de QWest (opérateur de téléphone américain) avaient été inculpés «pour avoir trompé intentionnellement les enquêteurs et la Security Exchange Commission (SEC, ndlr) sur la véritable situation des comptes de la société». Quant aux banques, complices des maquillages comptables, elles sont actuellement en négociation avec la SEC pour déterminer le montant de leurs indemnités. Après Merrill