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Libération

Pigalle, reine de la nuit

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Chaque jour jusqu'à samedi, une halte au Salon de l'agriculture.
publié le 26 février 2003 à 22h39

Pigalle sera la plus belle des normandes vendredi. La vache laitière de trois ans doit participer au concours général. Jérôme, qui va la conduire sur la piste devant le jury, a décidé de faire de sa Pigalle la plus belle de l'étable. Car une vache qui défile n'a rien à voir avec celles qui broutent dans les prés ou roupillent sur la paille. Une vache de concours, ça se soigne. Chaque éleveur a ses trucs pour attirer l'oeil des juges. Ceux de Jérôme sont simples. Première étape, le coiffeur. Trois semaines avant sa venue à Paris, la robe de Pigalle a été rasée de près à la tondeuse. Matin et soir, la laitière est lavée à l'eau tiède, frottée à la brosse. Certains éleveurs ne jurent que par le détergent pour faire briller les vaches. L'aspect de la queue compte aussi, Jérôme la démêle. D'autres préfèrent la laisser pleine de noeuds, «aspect naturel».

Deuxième étape de cette mise en beauté, la préparation de la mamelle. Le vrai critère de jugement qui permet de départager les laitières. Elle est rasée elle aussi de près. Le matin du concours, le pis est massé, enduit de fond de teint, pour qu'il soit bien rose, les veines ressortant. Dernier petit truc pour que la vache resplendisse : le matin, il faut «oublier» de la traire, pour que la mamelle soit bien gonflée. A ce jeu, il paraît que Jonquille, une normande plus âgée que Pigalle, est imbattable. «Elle a la mamelle qui traîne par terre», explique un jaloux. Mais Jérôme ne se démoralise pas. Pigalle est une débutante, «c'est s