Hornaing envoyée spéciale
C'est un village qui résiste à une centrale thermique, à un préfet, à la Drire et à la CGT. A Hornaing (Nord), entre Douai et Valenciennes, la centrale thermique, installée au milieu des maisons de briques, brûle depuis plus de deux ans des farines animales dites «à bas risques» dans son immense chaudière. Malgré le désaccord du conseil municipal et de la majorité des habitants, et sans enquête publique : ce ne sont pour l'instant que des «essais», sur 12 000 tonnes de farine, que le préfet a autorisés par arrêté, en 2001 et en 2002.
Le maire et l'Association pour la promotion, la recherche, l'environnement et la santé publique (Après), fondée par Paul Cordonnier, médecin dans le village, craignent une contamination par le prion dans les rejets de l'usine. Avec la communauté de communes de l'est du Douaisis, ils ont attaqué en référé au tribunal administratif de Lille l'arrêté de 2002 autorisant la reprise de la combustion des farines animales. Ils viennent de perdre la première manche : le tribunal a refusé hier la suspension des essais. Il ne s'est pas encore prononcé sur le fond.
Emplois en jeu. Dans une agglomération où le taux de chômage dépasse les 25 %, on réfléchit à deux fois avant de s'attaquer à une usine, même si elle pollue. Metaleurop et ses poussières de plomb sont à 30 kilomètres. Là-bas, il a fallu plus de cent ans avant que quelques familles ne portent plainte pour leurs enfants atteints de saturnisme. «Ça relève de la culture de cett