La fermeture, annoncée hier, de l'usine de Matra à Romorantin (Loir-et-Cher) marquera à double titre un des plus retentissants désastres de l'automobile française. C'est d'abord l'histoire d'un petit constructeur original, Matra Auto, qui se termine dans une saignée sociale. Le site Matra de Romorantin, qui employait encore un millier de salariés, après en avoir perdu plus de 2 000 en un an et demi, fermera prochainement (à l'exception de l'activité ingénierie qui emploie 200 salariés).
Echec. La nouvelle n'a pas surpris. Après le rapatriement de la nouvelle version de l'Espace dans l'usine Renault de Sandouville, le site de Romorantin ne produisait plus que l'Avantime et encore au compte-gouttes, ce véhicule haut de gamme étant un échec commercial. Matra espérait bien se relancer l'an prochain avec le M72, un buggy innovant, présenté au dernier Mondial de l'automobile de Paris mais qui n'avait guère convaincu.
Pressentant le pire, les collectivités locales s'étaient mobilisées. Patrice Martin-Lalande, député UMP du Loir-et-Cher, avait réclamé un «plan Marshall» au Premier ministre pour supporter la mort du premier employeur privé de la région Centre. Le bassin d'emplois de Romorantin bénéficiera d'un contrat de site piloté par l'Etat pour sa réindustrialisation, rejoignant les zones industrielles sinistrées du Nord ou de Lorraine.
Mais, au-delà du fiasco Matra, la journée d'hier marque aussi fait rarissime l'abandon définitif par Renault d'un modèle. Car l'Avantime ne se