La voix du répondeur de l'aéroport de Toulon continuait d'assurer hier, sur fond de musique planante : «Si vous voulez aller à Paris, contactez Air Lib Express, si vous voulez aller à Bordeaux ou Londres, contactez Buzz.» Il faudra plutôt prendre le train ou le bus. Car les deux compagnies ont déserté l'aéroport. Air Lib a été liquidé. Quant à Buzz, petite compagnie à bas coûts, elle a été rachetée par Ryanair qui a annoncé hier que le réseau de Buzz, déficitaire, serait au meilleur des cas «restructuré». C'est-à-dire amputé de moitié, s'il n'est pas tout bonnement fermé... Dans tous les cas, outre Toulon, c'est Marseille, Tours, Caen, Dijon, Chambéry ou Brest qui seront lâchés par Buzz le 31 mars. A contrario, Ryanair pourrait développer les lignes conservées et baisser de moitié les prix pratiqués par Buzz (vers Toulouse, Grenoble, La Rochelle ou Limoges).
Troc. Pas de quoi consoler les aéroports abandonnés, qui rejoignent ceux touchés par le crash d'Air Lib (quand ce ne sont pas les mêmes). Et voilà comment, en deux semaines, la France de l'aérien se trouve cul par-dessus tête. Officiellement, Ryanair a supprimé les dessertes Buzz n'étant «pas à même d'assurer la rentabilité». En fait, fidèle à ses habitudes, la compagnie irlandaise a monnayé le maintien des lignes auprès des aéroports. Selon un système rodé, Ryanair demande pour s'implanter une contribution financière des collectivités locales et de la chambre de commerce et d'industrie (CCI). Chambéry a refusé, au nom de