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Libération

Suez plombé par une fronde boursière

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Les revirements stratégiques minent la crédibilité du groupe.
publié le 27 février 2003 à 22h41

La guerre. Hier matin, le groupe Suez a subi l'une des plus violentes attaques boursières de son histoire. A l'ouverture des marchés, le cours de l'action s'effondre brutalement de plus de 16 %. En moins d'une heure, plus de 20 millions de titres sont vendus. Une rumeur court les salles des marchés : Suez cacherait des irrégularités comptables. L'élément à charge ? Son directeur financier, numéro deux du groupe, François Jaclot, a démissionné la semaine dernière.

Deux jours après la découverte des malversations comptables du géant de la distribution néerlandaise Ahold, les marchés sont sur les dents. Guettant le moindre signe de faiblesse. Or, coup du sort, Suez partage les mêmes commissaires aux comptes qu'Ahold. Il n'en faut pas plus pour que la machine s'emballe. La fronde est si violente que la Commission des opérations de Bourse (COB) décide de suspendre le titre pour calmer les esprits.

En catastrophe, le groupe publie un communiqué de deux phrases, rappelant que ses comptes sont bien certifiés et que les résultats financiers, qui seront publiés le 6 mars, seront en phase avec les estimations (soit une perte d'environ 900 millions d'euros). La cotation reprend, le cours remonte et finit la journée en baisse de 11,2 %. En cinq jours, l'action de Suez aura tout de même perdu plus de 28 %.

Crise. «On a subi une attaque en règle des hedge funds qui ont décidé de faire un maximum de fric en spéculant à la baisse sur le cours de l'action», explique un cadre. Suez, victime d'une