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Libération

Une sardine peut en cacher une autre

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Chaque jour jusqu'à samedi, une halte au Salon de l'agriculture.
publié le 27 février 2003 à 22h41

Les défenseurs de la sardine à l'huile de chez nous complotaient hier dans les coulisses du Salon de l'agriculture. L'offensive récente de la sardine péruvienne et de ses copines chiliennes mettrait en danger nos pêcheurs et nos conserveurs, de Douarnenez à la côte marocaine. Pire, cette attaque perfide induirait nos gourmets en erreur. «Les soi-disant boîtes de sardines qui viennent de ces pays coûtent le quart du prix de nos sardines à nous, tandis que les consommateurs sont trompés sur la marchandise», tonne Pierre Commère, secrétaire général de l'Association des entrepreneurs de produits alimentaires élaborés (Adepale). Car, de l'avis général des sardinologues réunis hier, la sardine du Pacifique ne serait qu'un pâle avatar de sa cousine européenne. Explication : la vraie sardine de chez nous, c'est «Sardina pilchardus Walbaum» et rien d'autre. Les autres, celles d'Amérique latine, seraient de vulgaires «Sardinops sagax». Une dénomination, qui, selon l'Adepale, permet non seulement de bourrer les conserves vendues dans nos hypers de sardines apatrides mais aussi d'y incorporer des poissons à chair grasse de la même famille comme les anchois, les sprats et, horreur, les harengs ! Suffirait-il d'étiqueter clairement les conserves ? Pas si simple : depuis 1999, date à laquelle les sardiniers français se sont saisis du dossier, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a été appelée à la rescousse par le Pérou, tandis que la France et le Portugal (alliés au Maroc) saisissaie