C'est un très joli cochon rose tacheté de gris, une bête au poil dru et brillant, brossé et huilé comme il faut pour être présenté au concours porcin. Sandokhan, porc de Bayeux, qui n'a que 16 mois, pèse 230 kg et vient de recevoir le premier prix de l'espèce porcine. Au «Village du cochon» première édition au Salon de l'agriculture , les éleveurs de porcs de petites et grandes races apprécient cette présentation des plus belles bêtes, qui fait la promotion du «cochon de qualité». Ici, entre la crise du marché du porc et la folie pour le bio, le porc industriel est honni et la surfécondité des truies des porcheries géantes relève de la honte. Pourtant, tout ce chichi sur la préservation de l'aristocratie porcine agace les propriétaires de Sandokhan. Liliane et Christophe Grout, qui élèvent 10 truies et 4 verrats, voudraient bien que les éleveurs de petites races soient un peu moins «coincés» et libèrent le marché de la semence. Histoire de sortir de leurs marchés locaux. «Si on pouvait développer les lignées locales en croisant nos races, en organisant le marché de l'insémination artificielle des truies avec nos différentes semences, notre marché se porterait mieux.» Seulement voilà, le Ligéral, Livre généalogique des races locales (porc de Bayeux, cul noir du Limousin, porc basque, porc gascon, blanc de l'Ouest, porc corse) n'est pas du tout favorable à la vente de spermatozoïdes de verrats de lignées locales. Pas question d'inséminer une truie gasconne avec une dose de
100% cochon
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publié le 28 février 2003 à 22h44
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