High-tech contre chimie agonisante... Les rives de l'Isère étaient hier le théâtre d'une triste confrontation. D'un côté, «Crolles 2», un centre de recherche et de production en micro et nanoélectronique, à 15 kilomètres de Grenoble. De l'autre, l'usine Atofina, qui fabrique du PVC. Le premier a été inauguré hier par Jacques Chirac. La seconde ferme ses portes (Libération du 10 février).
Rendement. Le centre de recherche valait bien un déplacement présidentiel : avec 2,8 milliards d'euros, il est considéré comme le plus gros investissement industriel en France depuis dix ans. «Crolles 2» réussit le pari de réunir sur le même site de production le franco-italien STMicroelectronics, le néerlandais Philips et l'américain Motorola. Il doit produire de grands volumes de puces miniaturisées, à l'échelle nanométrique, destinées à doubler le rendement des semi-conducteurs actuels.
Avec un tel investissement, «Crolles 2» fait la fierté de la technopole iséroise et du pays tout entier. Dans son discours d'inauguration, le Président a souhaité que «la France soit reconnue partout comme une terre d'accueil favorable à l'investissement, à l'innovation, au lancement d'activités nouvelles et à la création d'emplois». Le site a bénéficié de 600 millions d'euros de subventions («Un soutien extraordinaire» selon le PDG de Motorola) et emploie déjà 450 personnes, principalement des chercheurs. Selon les officiels, il devrait générer 4 500 emplois indirects d'ici 2005.
«Parade». Porté aux nues, ce