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Libération

De l'Espace à l'Avantime, grandeur et décadence

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Inventeur du premier monospace, Matra avait relancé Renault.
publié le 28 février 2003 à 22h44

Une belle saga industrielle terminée dans le mur de la réalité économique. Laissant sur le carreau un millier de salariés. Voilà résumée la triste vie de Matra Automobile. L'histoire commence en 1978. En voyage aux Etats-Unis, Philippe Guédon, le patron de Matra Automobile, découvre les premiers vans. Voilà une voiture qui lui permettrait d'amener son fiston à la pêche sans avoir à replier les gaules. De retour en France, il fait phosphorer ses designers sur le projet. En juin 1979, une première maquette de la P16 (son nom de code à l'époque) sort des bureaux de style. Guédon va immédiatement la présenter à Peugeot. La réponse est «niet». Guédon ne se démonte pas. En décembre 1982, il vient sonner chez Renault. Et le constructeur dit «banco» : Renault se chargera de la commercialisation et Matra de sa fabrication. Au printemps 1984, la première Espace sort des usines Matra de Romorantin.

Difficile alors d'imaginer que la voiture va non seulement connaître un extraordinaire succès, mais permettre à Renault de s'acheter une nouvelle image de constructeur innovant. Et de renouveler le coup de maître du monospace avec la Scenic (mais sans Matra). Le démarrage de l'Espace est pourtant catastrophique. Le premier mois, 9 voitures sont vendues. Il faudra attendre deux ans pour que Matra touche le premier franc. Douze ans et près de 500 000 exemplaires vendus plus tard, Renault annonce à Matra que la production de la prochaine Espace, la quatrième du nom, sera transférée à l'horizon 2