Berlin de notre correspondante
En valeur boursière, ce sont quelque 10 milliards d'euros que le scandale a coûtés au groupe allemand Bayer, le producteur du Baycol (également appelé Lipobay en Allemagne). Depuis le retrait du commerce du médicament en août 2001, l'action Bayer a gravement dévissé et sa chute s'est encore accélérée en début de semaine avec l'ouverture du premier procès aux Etats-Unis : l'action est tombée à moins de 12 euros cette semaine, contre plus de 22 euros début janvier, et plus de 45 euros en juillet 2001. Elle n'a amorcé qu'une légère reprise hier, les analystes allemands commençant à trouver que la sanction est un peu exagérée. «Le marché semble partir du principe que les dirigeants de Bayer ont mal agi et vont devoir payer des milliards, observe Andreas Theisen, analyste à la West LB Panmure. Mais, même si c'était le cas, ce qui reste à prouver, il est de pratique courante que l'on étale les versements d'indemnités sur une longue période.»
Le scandale a fortement déstabilisé le vieux dinosaure allemand, l'un des derniers à rassembler encore sous un même toit chimie et pharmacie. Le Lipobay était censé devenir un des principaux «blockbusters» du groupe : un de ces rares médicaments dont on pouvait espérer un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros. Les incertitudes sur l'ampleur des indemnités à verser aux victimes du Lipobay rendent très difficile la recherche en cours d'un partenaire pour la branche pharmacie. Tombé au 16e rang mondial du s