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Libération

Les exploitées d'Arcade ont fini par gagner

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La grève chez ce sous-traitant de l'hôtelier Accor durait depuis un an.
publié le 4 mars 2003 à 21h46

Un an de grève, et elles ont gagné. Les femmes de chambre d'Arcade, sous-traitant qui travaille dans les hôtels du groupe Accor, reprennent leur travail ce matin. Vingt et une femmes, issues de l'immigration, toutes réintégrées alors que le conflit s'enlisait depuis des mois et que quelques-unes avaient été licenciées pour fait de grève...

C'est le 7 mars 2002 qu'elles ont déclenché un mouvement né d'un immense ras-le-bol. Employées d'Arcade, spécialisé dans le nettoyage hôtelier, elles travaillaient dans des Novotel et autre Mercure (groupe Accor) où elles nettoyaient 15 à 20 chambres par jour, parfois 30, parfois 12, selon l'activité de l'hôtel. Flexibilité totale, elles étaient payées au nombre de chambres faites, non aux heures passées. Un système illégal qui ne respectait ni le Smic horaire, ni la pause repas.

C'est contre ces conditions «réservées» à des femmes africaines qui savent à peine lire et écrire, que la «révolte» est née. «Ce n'était pas un mouvement concerté mais bien une révolte», explique Pierre Lespagnol de Sud-nettoyage, qui a soutenu cette grève exceptionnellement longue dans un secteur où les salariés ont peur de revendiquer. Assez vite, le conflit s'est enlisé face à l'intransigeance de la direction. Mais les femmes ne se sont pas découragées. Même si elles n'étaient qu'une vingtaine sur 1 500 salariés. Un collectif de soutien, composé d'associations de gauche, a assuré un certain tapage médiatique. Et Sud, outre son savoir-faire revendicatif, a organis