Berlin de notre correspondante
Deux jours avant l'annonce d'un nouveau record du chômage allemand, qui se dirige vers les 5 millions de sans-emploi, Gerhard Schröder a annoncé hier la mort du «pacte pour l'emploi». Ce qui fut le projet phare de réforme de l'Allemagne n'existe plus. Réunis lundi soir à la chancellerie pour une ronde de la dernière chance, patrons et syndicalistes se sont séparés sur une bordée d'invectives, jurant qu'on ne les reverrait pas de sitôt ensemble à la table de Schröder. Ainsi est officiellement enterrée une méthode de gouvernement par consensus à laquelle l'Allemagne était très attachée, bien qu'elle n'ait jamais produit de résultats spectaculaires.
Laboratoire. Suggéré en 1995 par le président du syndicat IG Metall, Klaus Zwickel, ce «pacte pour l'emploi» consistait en des rencontres régulières entre les représentants du patronat et des syndicats, d'abord autour du chancelier Kohl, puis du chancelier Schröder, qui voulait en faire le laboratoire de ses réformes. Lundi soir, Gerhard Schröder a dû constater qu'il ne faisait plus que présider un dialogue de sourds. Les uns (les syndicalistes) lui réclamant un grand programme d'investissements pour soutenir la conjoncture, mettant en garde contre toute tentative de «démontage social». Les autres (les patrons) rétorquant qu'une relance à la Keynes ne serait qu'un «feu de paille», et réclamant des «allègements» de leurs charges. Du coup, le dîner prévu n'a même pas été servi. Dans ces conditions, «je vai